Roger‑Edgar Gillet

1924 ‑ 2004

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photo 2023_Espace_Paul_Rebeyrolle_catalogue_Roger_Edgar_GILLET_Guignols_band_ecranGuignol’s band 2023, couverture du catalogue
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photo FG0342_LosiCatalogue de l'exposition Gillet l'Insolite Galerie Guigon, photo : Jean‑Louis Losi voir le catalogue
photo O_tempetesTempête Textes de Michel C. Thomas et Ronan Barrot . 2012
« Un grand noir souvent… » L’important c’est l’attaque, l’entrée en matière, surtout pour un peintre. Roger-Edgar Gillet dit que sa première émotion de peinture remonte à des balades de gamin, un peu avant l’âge de raison. Il regardait des ouvriers qui goudronnaient les rues de Paris. Un ouvrier agenouillé écrasait avec une grande spatule le goudron qu’un autre - « un grand noir, souvent » - versait devant lui. « Je me rends compte, dit Gillet à Alexis Pelletier, longtemps après, à l’âge de raison + 67 années, je me rends compte que mon émotion était d’ordre pictural, une émotion pour la matière. » L’émotion est ouvrière aussi, nègre en partie, politique, pour tout dire - on le note en passant, mais on pourrait insister… Au nombre des émotions d’ordre pictural et d’âge enfantin, Gillet ajoute la pâte du boulanger, la colle du colleur d’affiche, la pâte à modeler et le beurre sur la tartine. L’émotion est gourmande, joueuse, militante et artisanale. Politique, oui. Et travailleuse, déjà. On devine que lorsque le temps viendra de faire le métier de peindre Roger-Edgar Gillet ne sera pas regardant sur la quantité, il ne sera pas du genre à plaindre la marchandise, à mégotter, il nourrira abondamment la bête puisque la peinture est une bête très ancienne qui depuis toujours a faim, qui réclame, qui n’est jamais rassasiée. Il a dix fois l’âge de raison, ou presque, et du métier. Roger-Edgar Gillet décide de peindre des marines énervées, des tempêtes. On sait bien comment ça commence avec l’océan, par des bruits de bouche, des mouvements de bras, des épaules, du torse puis de tout le corps liquide, écumant, rageur. On dirait qu’il attend, pour entrer en scène,des roulements de tambour, comme au cirque, comme à la Piste aux Étoiles. Roger Lanzac serait le bienvenu. À défaut, Turner, Conrad, Homère ou Victor Hugo diront la geste océane. Alors, il envoie le paquet, il met toute la gomme (pour plus de détail, voyez Turner, Victor Hugo et les autres). À la fin de son numéro, l’océan est comme ces fanfarons qui reviennent en 4x4 d’une battue au sanglier, il compte ses trophées. À Ouessant, tiens, le butin est considérable : L’Atlas, Le Rhio, Le Miranda, L’Olympic Bravery, le Martingus… et des hommes d’équipage par dizaines, des cargaisons de minerai de fer, de charbon, de rhum, de peaux, de blé ou de pétrole. Du Marie Suzanne, seul le chien du capitaine échappe au carnage et regagne l’île à la nage. Gillet, lui, est dans les parages de Saint-Malo, dans le Golfe, sur la Côte d’Émeraude. Je parierais qu’il est au bistrot. Il regarde la tempête, attablé, à l’abri derrière une vitre. Il a son idée, il boit à petites gorgées du vin blanc ou bien cet alcool fort qu’on sert ici et qui a un nom folklorique.
« Un grand noir souvent… » texte de michel c.thomas Texte pour le catalogue de l'exposition R.E. Gillet en octobre 2012 à la Galerie Guigon
En 1955, Roger‑Edgar Gillet a 31ans. Voilà deux ans que ses peintures sont montrées à Paris par les galeristes de l’avant‑garde ; Paul Facchetti, John Craven et Jeanne Bucher notamment. Gillet expose aussi à Lille ; en Italie, à Londres, à Bruxelles et à New York. L’année précédente, il a gagné le Prix Fénéon. En cette année 1955, il remporte le Prix Catherwood. Il expose alors, pour la première fois, à la Galerie Ariel à Paris. Son jeune directeur, Jean Pollak, installé depuis trois ans, sera le marchand et l’ami de l’artiste jusqu’à sa mort, soit cinquante années durant. Nous étions nés la même année. À sept jours près. Nous fréquentions les mêmes endroits, ceux où l’art était dans l’air. Nous nous croisions chez John Craven, chez Pierre Loeb, chez Colette Allendy. J’y avais vu quelques toiles de Gillet, aussi je me suis lancé. Je lui ai dit que j’avais envie de lui acheter des tableaux. Il avait un atelier Faubourg Saint Honoré, où j’ai pris trois toiles, que j’ai négociées durement, comme tout bon marchand. Des années plus tard, il m’a avoué que ce jour là je lui avais « sauvé la vie », car il n’avait alors « plus un rond ». Notre histoire a commencé comme cela. Qu’est ce qui vous a intéressé, dans cette peinture, en 1955 ? Nous vivions alors la pleine euphorie abstraite. Nous pensions tous que plus jamais la peinture ne serait figurative. Pour preuve : quand un jour de 1958 Gillet m’a apporté un tableau - qui est toujours chez moi - représentant un Saint Thomas, je l’ai engueulé comme du poisson pourri. On devinait un visage, avec une bouche grande ouverte. Devenir figuratif ? Cela semblait, à cette époque, de la pure folie. En fait, Gillet était déjà, alors, entrain d’inventer la vraie Nouvelle Figuration. Celle des années 1960. Gillet a reçu une formation classique. Diplômé de l’École Boulle (1943) et élève de Brianchon à l’École des Arts décoratifs (1944), il a enseigné le dessin à la fameuse Académie Jullian (1946 - 1948). Comment tout cela peut-il mener à l’abstraction ? Gillet a été un vrai et un excellent peintre abstrait. Tellement excellent qu’il lui arrivait de me dire : « j’en ai marre de faire ce que je sais faire ». Cependant, il menait toujours de nouvelles expériences, notamment en imaginant des matières. Mates et mêlées de sable ici, laquées à force d’huile ailleurs… C’était un chercheur. Une formation classique solide est-elle la condition d’une bonne peinture abstraite ? Gillet a même dessiné des médailles. Je ne crois pas à la génération spontanée. Dans la bonne peinture, toujours, on sent la belle culture. Je ne crois pas qu’on puisse faire de la bonne peinture au XXe siècle sans savoir qui est Bruegel, ou Titien. Ce serait grotesque. Gillet et moi avons beaucoup voyagé ensemble, pour visiter des musées, des expositions. Nos préférences évoluaient, au fil des ans. Vermeer et Goya nous ont longtemps tenu en haleine. Un artiste, Piranèse par exemple, pouvait déclencher chez lui un intérêt soudain, qui générait une série de toiles. Jusqu’à épuisement du sujet. Puis, cela pouvait tout aussi bien être un chantier de construction, aux alentours de la ville de Sens où il s’était installé, qui devenait sa source d’inspiration. Il disait que ce chantier lui faisait penser à l’architecture africaine. « Moi je n’ai aucune imagination, moi je n’ai aucune inspiration, moi je n’ai aucun talent »,a pu dire Gillet. D’où viennent, alors, ses toiles ?
Souvenirs. Propos de Jean Pollak recueillis par Françoise Monnin 2010 galerie 53
photo 16galguig06Tempêtes et Mutants. Préface d'Hervé Eon. Galerie Guigon. 2006
photo 15saintRemy05jpgJe garderai un excellent souvenir de vous. Musée Estrine. Saint Rémy de Provence. 2005
photo 13galguig02Figures voilées 1951-1966. Préface de Lydia Harambourg. Galerie Guigon. 2002
photo 14_braintais02Faux Calme Sur l'Estuaire. Préface Lydia Harambourg. Manoir de la Briantais. Saint-Malo. 2002
photo 12CNAP87Textes de Gérald Gassiot-Talabot, Anne Tronche, Philippe Curval. Centre National des Arts Plastiques. 1987
photo 11_gal_ariel79R.E. Gillet et nos portraits. Préface de Guy Marester. Galerie Ariel N° 50.1979
photo 10_gal_ariel_76JPGR.E.Gillet. Graffitis poétiques de Michel Potage, Galerie Ariel N°40.1976
photo 9_gal_ariel_73Les épousailles des nains?. Galerie Ariel N° 28.1973
photo 8_galariel_68Préface de Max Pol Fouchet?. Galerie Ariel N° 12.1968
photo 7_galdefr61Textes de Pierre Alechinsky et Jean Grenier. Galerie de France.1961?
  • 2022
  • Roger Edgar GilletPréface de Raphael Rubinstein, Galerie Petzel
  • 2017
  • Roger Edgar Gillet "Terre sans pain" Texte de Thérèse Gillet de 1984Galerie Guigon
  • Roger Edgar Gillet 1924-2004 Exercices de survie. Texte de Victor Vanoosten et Patrick DescampsMusée du Mont de PiétéVoir le catalogue par le PDF
  • 2015
  • R.E.Gillet . Préface de Lydia Harambourg.Clos des Cimaisestexte
  • 2010
  • R.E. Gillet : en préface interview de Jean PollakFrançoise Monnin, Galerie 53
  • Roger-Edgar Gillet / José Subira-PuigPréface de Gérard Ancelin
  • 2009
  • R.E. Gillet : "Autres Âpotres"Préface de Marion Gillet-Guigon, Galerie Guigontexte
  • 2006
  • R.E. Gillet : "Tempête et Mutants"Préface d'Hervé Eon, Galerie Guigon
  • 2005
  • R.E. Gillet : "… Je garderai un excellent souvenir de vous"Musee Estrine
  • 2002
  • R.E. Gillet : "Faux Calme Sur l'Estuaire"Préface Lydia Harambourg, Manoir de la Briantais. Mairie de Saint-Malo
  • R.E. Gillet : "Figures voilées 1951 - 1966"Préface Lydia Harambourg, Galerie Guigon
  • R.E. Gillet : 10 tableaux majeurs des années 50Galerie Ariel
  • 2000
  • R.E. GilletConseil General de l'Eure et Loire
  • 1999
  • R.E. GilletPréface de Hugo Brutin, Orion Art gallery
  • R.E. Gillet : " 50 ans de peinture"Textes d' Henry Bussière, Louis Deledicq et Lydia Harambourg, Palais Synodal de Sens
  • 1992
  • R.E. Gillet, Tempêtes Textes de Philippe Dagen, Yvon Taillandier...Galerie Ariel
  • 1990
  • R.E. GilletPréface de Fançoise Verger, Galerie des Carmes
  • 1989
  • "La Marche des Oubliés"Textes de P. Cayez et Stéphane Janssen, Centre d'Art Contemporain de Saint-Priest
  • "La Marche des Oubliés"Galerie Ariel
  • 1988
  • R.E. GilletPréface de Lucien Curzi, Galerie Ariel
  • R.E. GilletTextes de Baudelaire à Jabes choisis par Henry Bussière, Galerie Lacouriére - Frelaut
  • 1986
  • R.E. Gillet : citations de poèmes choisies par René LesieuxGalerie Ariel
  • 1982
  • Gillet-SauraTexte de Jean-Jacques Lévêque, Centre Culturel Manuel de Falla
  • 1981
  • R.E. GilletPréface lettre d'Albert Bitran, Galerie Nova Spectra
  • 1980
  • R.E. GilletPréface de Willy Omme, Galerie Moderne
  • R.E. GilletGalerie Nova Spectra
  • 1979
  • "R.E Gillet et nos portraits"Préface de Guy Marester, Galerie Ariel N° 50
  • 1978
  • Gillet et ChadwickGalerie Nova Spectra
  • R.E. GilletTextes Willy Omme et Georges Boudaille, Galerie Moderne
  • R.E. GilletPréface de Jean-Jacques Lévêque, Galerie Riis
  • 1976
  • R.E Gillet "Graffitis poétiques" de Michel Potage,Galerie Ariel N°40
  • 1973
  • R.E. Gillet : Les épousailles des nainsGalerie Ariel N° 28
  • 1968
  • R.E. GilletPréface de Max Pol Fouchet, Galerie Ariel N° 12
  • 1967
  • R.E. GilletPréface de S. F., Galerie du Nord Lille
  • 1966
  • GilletGalerie Van de Loo
  • R.E. GilletPréface de Luigi Diana, Galleria Sanluca
  • 1962
  • R.E. GilletGalerie Moos
  • R.E. GilletGalerie Birch
  • 1961
  • R.E. GilletTextes de Pierre Alechinsky et Jean Grenier, Galerie de France
  • 1959
  • R.E. GilletGalerie de France
  • 1957
  • R.E. GilletTexte de Phillipe d'Arschot, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles
  • 1954
  • R.E. GilletGalerie de la Licorne