Le goût du tragique de Roger-Edgar Gillet - Harry Bellet - Le monde du 27/28 Aout 2023
Roger-Edgar Gillet, des regards dans la matière - Orlane Bachelet - Art absolument, n°107 juillet 2023
Expression mordante - Andréas Alberti - Parcours des arts, n°75 juillet 2023
Nos dix-neuf expositions coups de cœur de l’été., Harry Bellet - Le Monde du 25/26 juillet 2023
Roger-Edgar Gillet complice de Rebeyrolle, Itzhak Golberg - Le Journal des Arts du 7 juillet 2023
Roger-Edgar Gillet - Benoit Ladune - Miroir de l’Art, n°124 juin 2023 p2 p3
Roger-Edgar Gillet - Benoit Ladune - Miroir de l’Art, n°124 juin 2023 p4 p5
Basile Valentin. Transfuge Juin 2021
A la Tefaf de Maastrich, les ventes en bonne santé Harry Bellet, Le Monde du 10 mars 2020
La gazette de Drouot n° 35 du 14 octobre 2016
"le jardin de sculptures" technique mixte sur papier 70 x100. 1986., illustrant l'article deLydia Harambourg de février 2014.
Gazette de Drouot 28 février 2014 lire le texte
La gazette de Drouot 1°mars 2013 Lire le texte :
Lydia Harambourg. La gazette de l'hotel Drouot .20 novembre 2009
Roger-Edgar Gillet, la peinture dans la tête
Il ne peut plus peindre à cause de ses yeux, mais Art Paris vient d'accueillir plusieurs de ses toiles, dont "Le Prétoire". Et la galerie parisienne Guigon lui consacre une exposition.
Il vit à Saint‑Suliac (Ille et Vilaine), où ses yeux l'empêchent de peindre. Roger-Edgar Gillet, donc, peint et joue aux échecs de tête. Paris vient d'accueillir deux expositions de ce phénomène généreux, truculent, libre (l'une à Art Paris, du 25 au 29 septembre, l'autre en cours à la galerie Guigon). L'expressionnisme ? Un matiérisme charnu ? Gillet dans tous ses états et son goût puissant de la dérision.
Solide, gaillard, une gueule de cinéma, sans souci de l'importance ni de la propriété : Roger-Edgar Gillet dans ses terres. Un des phénomènes de la peinture : "Ne vous inquiétez pas, il y aura toujours des peintres pour peindre." Saint‑Suliac est entre Châteauneuf et Saint-Malo. Depuis Rennes, le paysage vif, vert, virevoltant, semble immobile. Le ciel dément. A la verticale du village où rêve Gillet, le ciel est intéressant.
En approchant de la côte, on passe d'un ciel de traîne ornementé de cumulus à la brume brillante. Quand l'Europe rôtit, ici il fait frais. Senteur d'huîtres et de varech. Dans Saint‑Suliac muet, inondé de lumière, les maisons de pierre brune et fleurie s'alignent ; portes grandes ouvertes sur la rue. Au fond d'un couloir, une carcasse tangue, la main en visière : "C'est ici. Entrez. - Je vous croyais aveugle. - Je ne peux plus travailler, mais il me reste quelques angles de vue floue. Je peins dans ma tête ou alors, je joue aux échecs. Je barbouille, ça donne les mêmes sensations. Mais je ne reconnais rien à dix mètres. Ça, c'est emmerdant. Je peins avec la nuit."
Le visage est lointain, la moustache superbe, le favori en bataille. Certaine maigreur gagnée sur les puissances de l'âge, et ce qui danse là, dans la voix, la vie, le regard qui se débrouille : "Vous venez pour un portrait ? Appelons ça, comme Vlaminck, "portrait avant décès"." La maison est sobre, on y est bien. Thérèse est là, à côté depuis toujours. Thérèse se souvient à sa façon. Et, tout l'après-midi, gais, chaleureux, un fils ou une fille ou quelque petit-enfant, sortis d'une collection inépuisable, avec tous la même considération pour celui qu'ils appellent Gillet.
On ne s'est pas vus depuis des fêtes insensées à Sens, en 1978-1980. Berrocal (compositeur) et Potage (peintre) "organisaient" le plus déglingué des rassemblements incandescents : Sens Music Meetings. Comment en est-on arrivé à la mièvrerie poussive des "festivals", personne ne sait. A Sens, Gillet et Thérèse inventent les "afters". Les fêtes commençaient après. Après quoi ? Après la fête. Gillet désormais peint sans couleur : "D'ailleurs, regardez Marfaing, le blanc et le noir lui suffisaient. Vous savez ? Rembrandt disait : donnez-moi de la boue, je vous fais de la chair de femme." Et la petite toile, là-bas, Le Podium, sous l'escalier ? : "C'est un truc que je n'aime pas. Vous savez, on ne fait pas que des chefs-d'œuvre dans sa vie, heureusement, du reste." Il allume une cigarette bleue. Son pull ras-du-cou, ses pantoufles, ses chaussettes, le pantalon ne sont pas récents. Ils usent la beauté des laines qu'ils ont eue. "On fait quoi ? Dix toiles, dans sa vie ? Il se passe des six mois sans qu'il se passe rien. Et puis le tableau se fait en dix minutes. Le principe, c'est d'être toujours dans l'atelier, prêt. Peindre, c'est emmerdant finalement. On passe deux heures à jouer aux échecs, à griller des clopes, on se salit les mains, on finit au bistrot... on ne peut pas s'en empêcher."
La peinture dans la tête, Le Monde, texte de Francis Marmande 2003
Artension juillet Aout 2005
l'Œil n°231 oct 1974 couverture
l'Œil n°231 oct 1974 pages 20 - 21
l'Œil n°231 oct 1974 pages 22 - 23
l'Œil n°231 oct 1974 pages 24 - 25
Jean Jacques Lévèque. Galerie des Arts. Juin 1968
Couverture de Cimaise.Juillet Aout 1961
Georges Boudaille. Cimaise Avril Mai. 1959
Denys Chevalier, L'Observateur littéraire,mars 1959
L'Œil Septembre 1955 : Après le Prix Catherwood Jean Luc de Rudder parle de Gillet
Journal des Arts. Aout 1955
1° article qui cite Gillet dans la presse à l'occasion de l'exposition Galerie Craven en 1953